Ces objets qui vous possèdent (et comment, enfin, leur échapper)

Au début, tout allait bien. Vous avez acheté des objets parce qu’ils vous plaisaient, ou en pensant qu’ils seraient utiles. Dociles. Puis, insidieusement, ils ont pris le pouvoir. Ils s’accumulent, réclament votre attention, campent dans votre espace mental. Pire : ils refusent de partir. Vous vous étiez promis de vous en occuper, « un jour ». Vous les gardez « au cas où », « on se sait jamais », « parce que c’est un cadeau ». Qui possède qui, au juste ?

Les objets ne sont pas que des objets, ils racontent notre histoire.

Le jean trop petit que l’on conserve précieusement ? Il révèle la nostalgie de notre silhouette d’il y a dix ans. La pile de magazines à peine feuilletée, dont on a oublié de résilier l’abonnement ? La promesse silencieuse d'une vie plus cultivée. Le mug affreux caché au fond d’un placard depuis qu’il a été offert par les collègues de travail à l’occasion du dernier Secret Santa ? L’attachement à nos relations, ou bien la volonté de ne pas générer de conflit avec son entourage. On a tous chez soi des exemples de ce type, qui transforment notre intérieur en un musée émotionnel.

Les objets ne sont pas que les matériaux qui les composent, leur design ou encore la fonction qu’ils occupent. Ils sont également les projections de ce que nous étions, de ce que nous voulons être, ou de ce que nous avons peur d’oublier. Si vous retrouvez par hasard dans un tiroir de commode le tee-shirt de l’ex qui vous a brisé le cœur, vous ne voyez pas un tee-shirt, mais un rappel que votre cœur a été brisé. Et à force de remettre à plus tard le fameux tri, le grand ménage de printemps, nous finissons par accumuler objet sur objet. Jusqu’au jour où l’on se retrouve à devoir déménager, et là, c’est la catastrophe…

Accumuler ou être accumulé, telle est la question.

Mais pourquoi est-il si difficile de se séparer de certaines choses ? Ces objets, et les histoires que l’on se raconte à leur sujet, nous servent-ils dans notre présent ou nous emprisonnent-ils dans le passé ? Serions-nous tous des accumulateurs tragiques en puissance ?

Chacun de nous a une relation propre aux objets qui l’entoure, et on peut les classer en quatre grandes catégories :

  • l'archiviste nostalgique, pour qui chaque ticket de concert, chaque boîte de téléphone vide est un monument à la mémoire du passé. Impossible de jeter, car ce serait comme gommer un chapitre de sa vie ;

  • le/la collectionneur·se de potentiels, qui garde tout « au cas où », persuadé·e que cet objet trouvera un jour son heure de gloire. Spoiler alerte : ce jour n'arrivera jamais !

  • L'investisseur·se émotionnel·le, qui a dépensé de l'argent pour cet objet, donc s’en débarrasser serait admettre une erreur. Jeter un objet, ce serait comme jeter une partie de soi.

  • Le/la minimaliste pragmatique, privilégiant un environnement épuré, fonctionnel et optimisé, quitte à faire table rase des souvenirs et repartir de zéro à chaque session de tri.

Peut-être vous reconnaissez-vous dans l'un de ces profils (ou dans les quatre). La bonne nouvelle ? Ce n'est pas une fatalité.

Se réapproprier son espace : une mission d'agent infiltré

Considérons maintenant les choses pour ce qu’elles sont : votre territoire se trouve sous occupation hostile.

Votre mission, si vous l’acceptez, est de vous réapproprier votre espace.

  • Phase 1 : identifiez les objets dominants

    Quels sont ceux qui prennent le plus de place, d'attention, ou déclenchent une émotion disproportionnée ? Faites la liste des objets qui ne vous servent plus mais exercent encore une emprise psychologique.

  • Phase 2 : négociez votre libération

    Posez-vous cette question : « Si cet objet disparaissait mystérieusement cette nuit, est-ce que je le remarquerais ? » Si la réponse est non, vous connaissez la suite.

  • Phase 3 : reprenez le contrôle avec des règles claires

    Pour éviter que la rébellion ne reprenne, établissez des protocoles : un objet entre, un objet sort, comme l’a fait l’acteur Alexander Skarsgård lorsqu’il a enchaîné les tournages pendant deux ans avec l’ensemble de ses affaires dans une simple valise. Aucun objet ne doit persister sans fonction utile occupée ou s’il ne vous procure pas de joie.

Libéré·e, délivré·e sur le plan émotionnel (et physique)

En lâchant prise, en redéfinissant votre relation avec les objets qui vous entourent, vous ne perdez pas une part de vous, loin de là. Vous vous libérez du passé pour ne garder que ce qui vous inspire à devenir la personne que vous voulez être. Vous êtes connecté·e à votre présent, aligné·e avec votre futur. Et en bonus, l’espace que vous libérez chez vous, c’est également de l’espace que vous créez pour attirer à vous ce que vous désirez.

Alors, qui commande maintenant ?


Prêt·e à reprendre le contrôle ? Réservez une séance « session de printemps » pour transformer votre intérieur en allié dynamisant, et non en tyran nostalgique.

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